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Le prophète Muhammad, sur lui la paix, naquit vers l’an 570 de notre ère.
À l’âge de 40 ans, Muhammad fut appelé par Dieu à devenir prophète. Il reçut la parole de Dieu de l’ange Gabriel et le message divin fut consigné par écrit dans le saint Coran.
Le Dieu qui s’adressa à Muhammad était le Dieu d’Ibrahim (Abraham). Par conséquent, l’islam s’inscrit essentiellement dans le grand mouvement monothéiste qui a émergé et s’est développé au Proche-Orient. Grâce à Muhammad, considéré comme le « sceau des prophètes », le message de Dieu aux hommes fut enfin compris et l’islam (soumission à la volonté d’Allah) est aujourd’hui perçu par les musulmans comme l’apothéose de la tradition judéo-chrétienne.
Son enfance
Le prophète Muhammad, sur lui la paix, naquit à La Mecque, à l’ouest de la péninsule arabique, vers l’an 570 de notre ère, dans une famille prospère de la tribu des Qoraychites. Son père, Abdallah, mourut avant sa naissance et par conséquent, Muhammad (sur lui la paix) fut élevé dès sa naissance et pendant toute sa petite enfance par son grand-père, Abdul Muttalib, le père d’Abdallah. Bébé, Muhammad (sur lui la paix) fut confié aux soins d’une nourrice bédouine, Halima, qui quitta La Mecque pour le désert afin que l’enfant puisse y bénéficier du climat plus sain.
À l’âge de six ans, Muhammad (sur lui la paix) perdit sa mère, Amina et, deux ans plus tard, son grand-père, qui avait été son tuteur, mourut également.
Le jeune Muhammad (sur lui la paix), ayant désormais perdu ses deux parents et son grand-père, passa sous la tutelle et la protection de son oncle Abou Talib, qui succéda à Abdul Muttalib à la tête du clan des Hachémites de la tribu des Qoraychites. Abou Talib, personnage important dans la société qoraychite, était un marchand prospère. Dès que Muhammad (sur lui la paix) en eut l’âge, il commença à acquérir une expérience de la vie commerciale mecquoise, accompagnant parfois son oncle en voyage d’affaires en Syrie.
Le monde dans lequel Muhammad (sur lui la paix) naquit était un monde polythéiste païen. Les rites païens profanaient la Kaaba (la maison de Dieu) que le prophète Abraham (sur lui la paix) et son fils aîné Ismaël (sur eux la paix) avaient construit, bien des années auparavant, à La Mecque en tant que maison du seul vrai Dieu. Bien que le jeune Muhammad (sur lui la paix) ait mené une vie semblable à celle de tous les jeunes hommes qoraychites, il se distingua très tôt par deux caractéristiques : premièrement, son honnêteté et sa sincérité dans toutes ses relations avec les autres, qui lui valurent bientôt le sobriquet d’Al Amine (le digne de confiance) et deuxièmement, sa répugnance peu commune vis-à-vis des rites païens de l’idolâtrie, qui étaient à l’époque au centre de la vie religieuse mecquoise.
Son mariage
À l’âge de 25 ans, Muhammad (sur lui la paix) épousa Khadidja (puisse Allah en être satisfait), une riche veuve mecquoise. Sur son invitation, Muhammad (sur lui la paix), dont la réputation d’homme intègre était bien connue des Mecquois, avait été chargé de certaines de ses affaires et, lors d’un voyage en Syrie, il réussit à obtenir pour son employeur des bénéfices bien supérieurs à ceux qu’elle escomptait. La relation de confiance établie entre eux se développa rapidement. La noble Khadidja ayant peu après exprimé le souhait d’épouser Muhammad (sur lui la paix), le mariage fut arrangé.
On ne saurait surestimer l’importance de cette union. Bien que Khadidja (puisse Dieu en être satisfait) ait été de quinze ans plus âgée que Muhammad (sur lui la paix), leur mariage fut fécond, heureux et durable. De son union avec Muhammad (sur lui la paix), Khadidja mit au monde six enfants : deux garçons, Qasim et Abdallah, qui moururent en bas âge ; et quatre filles, Zainab, Ruqaiyyah, Umm Kulthum et Fatimah (puisse Allah être satisfait d’eux tous). Le mariage dura jusqu’à la mort de Khadidja et, durant les vingt-cinq ans de leur union, Muhammad (sur lui la paix) ne prit pas d’autre épouse.
La révélation
Bien que Muhammad (sur lui la paix) exerçât une carrière de marchand prospère dans un pôle commercial animé, dès son jeune âge il fit preuve d’un état d’esprit contemplatif exigeant de temps à autre la solitude. À ces moments, Muhammad (sur lui la paix) se retirait de la ville dans une grotte (la grotte de Hira) sur le mont Noor à la périphérie de La Mecque.
En 610 de notre ère, Muhammad (sur lui la paix) reçut sa première révélation. Il était seul dans sa grotte sur le versant de la montagne, quand un ange lui apparut et lui demanda de « réciter » au nom de Dieu. À deux reprises, Muhammad (sur lui la paix) refusa, déclarant qu’il n’était pas récitateur. Mais la troisième fois, l’ange parla et dit : « Lis au nom de ton Seigneur qui a créé tout ; qui a créé l’homme de sang coagulé. Lis car ton Seigneur est le plus généreux, Il t’a appris l’usage de la plume, Il a enseigné à l’homme ce qu’il ne savait pas. »
Muhammad (sur lui la paix) récita ces mots, et l’ange le quitta. Comme Muhammad (sur lui la paix) descendait de la montagne, il fut arrêté par une voix qui disait ; « Ô Muhammad, tu es le messager de Dieu, et je suis Gabriel. » Lorsqu’il regarda dans la direction d’où venait la voix, il vit son visiteur, se tenant à cheval sur l’horizon.
Cette nuit du Ramadan de l’an 610 allait être connue plus tard sous le nom de « Nuit du destin », une nuit décrite dans le saint Coran comme valant plus qu’un millier de mois.
De retour chez lui, Muhammad (sur lui la paix) parut visiblement ébranlé par l’expérience bouleversante qu’avait été l’apparition de l’archange et l’annonce de son appel à être le messager de Dieu. Khadidja (puisse Allah en être satisfait) le rassura immédiatement quant à la réalité de la vision et à l’authenticité de son appel à être prophète. Aussi Khadijah devint-elle la première adepte du prophète (sur lui la paix).
D’autres révélations suivirent, au cours desquelles furent transmises aux hommes la parole de Dieu dans le merveilleux langage du saint Coran. Toutefois, les deux premières années, Muhammad (sur lui la paix) resta très discret, ne parlant qu’à ses proches du message que l’archange Gabriel (sur lui la paix) lui avait transmis.
En 612 de notre ère, le temps arriva pour Muhammad (sur lui la paix) d’annoncer sa mission. Il commença à prêcher le message ardent du seul vrai Dieu, soulignant la nécessité urgente d’abandonner le paganisme et l’idolâtrie et de substituer au matérialisme et à la cupidité qui régnaient dans une grande partie de la société Qoraychite la justice, la charité et la compassion, valeurs divines.
Petit à petit, le nombre de convertis à l’islam augmenta. Son cousin Ali bin Abou Talid, son ami intime Abou Bakr et Othman ibn Affan, un riche marchand de la dynastie des Omeyyades, furent parmi les premiers fidèles. Puis d’autres commencèrent à accepter Muhammad (sur lui la paix) comme prophète et les versets du saint Coran comme une révélation divine. Le message qu’il apportait trouvait un écho parmi ceux qui étaient déçus par les inégalités sociales flagrantes à La Mecque. Ceux qui acceptaient l’islam prenaient part avec le prophète (sur lui la paix) à une prière en commun, se prosternant au sol, qu’ils touchaient de leur front, en reconnaissance de la suprématie absolue de Dieu et en signe de soumission à Sa volonté.
Le conflit avec les Mecquois
Avec la croissance du nombre de convertis, le message du prophète (sur lui la paix) finit inévitablement par l’opposer à la classe dirigeante qoraychite. Pour un grand nombre de riches marchands mecquois, la répugnance de Muhammad (sur lui la paix) envers l’idolâtrie portait atteinte à l’un des facteurs qui faisaient de La Mecque un lieu de pèlerinage pour de nombreux païens qui pouvaient choisir le dieu qu’ils voulaient adorer parmi le panthéon d’idoles de la maison de Dieu (la Kaaba). La réaction des Qoraychites, la tribu de Muhammad, fut particulièrement hostile car, à l’époque, ses membres étaient les gardiens de la Kaaba et de toutes les idoles qu’elle abritait. Ces mêmes marchands estimaient que le message intransigeant de Muhammad (sur lui la paix), selon lequel ils devaient reconnaître que leur prospérité provenait de la bienveillance de Dieu et devaient se montrer plus généreux envers les plus démunis, était une critique directe de leur mode de vie et de leurs valeurs.
L’appel à la justice sociale était un élément essentiel du message apporté par Muhammad (sur lui la paix). Les musulmans avaient pour premier devoir de former une communauté (Oumma) basée sur la justice sociale, la compassion, et, par le biais d’actes réguliers de charité, sur une distribution équitable des richesses. À cet égard, l’islam se ralliait à tous les prophètes antérieurs (sur eux tous la paix) qui avaient basé leurs exhortations sur les mêmes principes (croyance en un seul Dieu suprême que l’on vénérait et justice sociale sur terre), reconnaissant que leurs révélations provenaient de la même source. Le saint Coran précise que l’on doit respecter les autres religions divines monothéistes et qu’il ne doit pas y avoir de contrainte en matière de croyance.
Si l’islam respectait tous ceux qui recherchaient la justice sociale, il était impossible de transiger avec les idolâtres motivés par l’égoïsme et la cupidité. En 616 de notre ère, l’inquiétude de la classe dirigeante qoraychite s’était transformée en fureur contre Muhammad (sur lui la paix). Elle était particulièrement outrée par son insistance sur le fait que, le jour du Jugement dernier, tous seraient jugés sur leur mérite et non pas d’après le rang social, la richesse et le pouvoir acquis de leur vivant.
Bien que Muhammad (sur lui la paix) ait nié entretenir des ambitions politiques, de nombreux membres de la classe marchande le considéraient comme une menace pour leur pouvoir et leur prospérité. Il fut question d’offrir à Muhammad (sur lui la paix) des incitations commerciales pour le persuader de modérer ses critiques, mais le prophète (sur lui la paix) les refusa catégoriquement. Le conflit devint inévitable.
Abou Jahl, personnalité influente de la société qoraychite, tenta de mettre en quarantaine le groupe de musulmans en interdisant à la tribu des Qoraychites d’épouser quiconque du clan des Hachémites ou de faire du commerce avec eux, sous prétexte que le clan n’avait pas su maîtriser Muhammad (sur lui la paix) et interdire ses enseignements. Ce boycott, qui fut maintenu deux ou trois ans et s’étendit à la vente de vivres, causa indubitablement de grandes souffrances aux musulmans. En 616 de notre ère, sur les conseils de Muhammad (sur lui la paix), un petit groupe de musulmans quitta La Mecque pour l’Abyssinie, où ils furent bien accueillis malgré la tentative par une délégation qoraychite de persuader les dirigeants abyssiniens de les remettre aux autorités mecquoises.
En 619 de notre ère, Khadidja, l’épouse de Muhammad (sur lui la paix) depuis 25 ans, et Abou Talib, l’oncle qui l’avait protégé pendant quelque 40 ans après la mort d’Abdul Muttalib, le grand-père de Muhammad (sur lui la paix), décédèrent. Abou Lahad, un autre oncle, succéda à Abou Talib à la tête du clan des Hachémites. Abou Lahad fut persuadé par d’autres membres de la tribu des Qoraychites de cesser de protéger Muhammad (sur lui la paix). Ayant perdu ses deux parents et ne bénéficiant plus du soutien du chef de clan, Muhammad (sur lui la paix) se retrouva sans protection et vulnérable. Il devint impossible pour le prophète (sur lui la paix) de prêcher et pour la Oumma de vivre en sécurité à La Mecque.
L’émigration
En 621 de notre ère, un petit groupe d’hommes de Yathrib (Médine), ville se situant à 375 km au nord, se convertirent à l’islam lors d’un pèlerinage à La Mecque. Ces hommes s’engagèrent à porter le message du prophète (sur lui la paix) aux citoyens de Yathrib. Leur mission fut un succès puisqu’en 622 de notre ère, 72 personnes de Yathrib acceptèrent l’islam et firent serment de protéger le prophète Muhammad (sur lui la paix). Ils jurèrent également de cesser de se battre entre eux, mettant ainsi fin aux luttes intestines qui avaient déchiré les communautés de Yathrib les années précédentes. En acceptant Muhammad (sur lui la paix) comme prophète, ils acquéraient un homme d’une intégrité incontestée qui, selon eux, serait en mesure d’être un médiateur puissant et efficace lors de différends.
En 622 de notre ère, les familles musulmanes vivant à La Mecque s’éclipsèrent pour s’installer à Yathrib. Le prophète Muhammad (sur lui la paix) et Abou Bakr échappèrent de justesse à un assassinat, et furent contraints de trouver refuge dans une grotte du désert avant de se rendre sans encombre à Yathrib sur les ordres de Dieu. Ce départ de La Mecque est appelé l’Hégire (l’émigration), date qui marque le début du calendrier musulman. C’est à ce moment-là que Yathrib fut rebaptisée Al-Madinah Al-Munawwarah (Médine). Médine allait devenir la ville islamique modèle. À son arrivée, le prophète Muhammad (sur lui la paix) y construisit une mosquée. Il s’agissait d’un bâtiment tout simple composé de troncs d’arbres soutenant le toit, d’une pierre indiquant la direction de la prière et d’une souche d’arbre servant d’estrade d’où le prophète (sur lui la paix) pouvait prêcher. Autour de la cour de la mosquée se trouvaient des huttes où vivaient le prophète (sur lui la paix) et ses femmes. La mosquée se voulait un endroit embrassant la totalité de la vie qui, en regroupant tous les aspects temporels et spirituels, pouvait donner une idée de l’unicité suprême de Dieu.
La consolidation
En emmenant la communauté musulmane grandissante à Médine, Muhammad (sur lui la paix) adressait un message aux tribus d’Arabie : l’islam transcendait toutes les allégeances familiales et tribales. Il intégra rapidement les factions arabes en conflit à Médine dans la Oumma. Il était interdit aux musulmans de verser du sang musulman. Au départ, Muhammad (sur lui la paix) espérait que les tribus juives, qui s’étaient installées aux alentours de l’oasis de Médine, allaient le reconnaître comme prophète, mais celles-ci refusèrent de l’accepter. Après une nouvelle révélation, la direction de la prière fut changée : on ne se tournerait plus vers Jérusalem, mais vers La Mecque, où se trouvait la Kaaba, construite par Abraham. Cette réorientation indiquait à tous que l’islam était centré sur l’adoration du seul Dieu qu’Abraham avait servi si diligemment, avant que cette foi pure n’ait été élargie au judaïsme et au christianisme.
Vers cette époque (622/623 de notre ère), Muhammad (sur lui la paix) rédigea la « Constitution de Médine », ensemble de règles définissant les droits et responsabilités des diverses tribus. Ce document remarquable établissait le principe, observé par la suite par d’autres dirigeants musulmans, selon lequel, à condition de payer les taxes dues aux autorités musulmanes, le « peuple du Livre » (à savoir les juifs et les chrétiens) serait libre de pratiquer sa religion. Par cette tolérance religieuse, l’islam en tant que pouvoir politique allait se distinguer de certains autres empires du monde antique qui avaient eu tendance à persécuter ceux qui n’adhéraient pas à la religion d’État.
La bataille de Badr
Les relations entre Muhammad (sur lui la paix) et les autorités mecquoises ne firent qu’empirer. Les Mecquois s’emparèrent de tous les biens laissés par les musulmans lors de l’émigration à Médine. En 624 de notre ère, Muhammad (sur lui la paix) lança une attaque contre une caravane lourdement chargée appartenant à l’éminent commerçant mecquois à la tête du clan des Omayyades, Abou Soufiane. La caravane réussit à s’échapper sans encombre, mais une expédition punitive de quelque 800 hommes, sous le commandement d’Abou Djahl, fut envoyée contre Muhammad (sur lui la paix). Les deux camps se rencontrèrent près d’un endroit appelé Badr et les musulmans, bien qu’inférieurs en nombre, remportèrent la bataille qui s’ensuivit. Abou Djahl fut parmi les victimes. La bataille de Badr fut un moment déterminant de l’histoire de l’islam.
Ce succès renforça la détermination des musulmans qui, contre toute attente, avaient remporté une victoire décisive. Grâce à ses victoires militaires et à des alliances maritales avisées (il avait épousé Aïcha, la fille d’Abou Bakr, et sa propre fille, Fatima, épousa Ali, qui allait devenir quatrième calife), il consolida la cohésion entre ses adeptes et renforça sa position à Médine.
Mais la Oumma était encore loin d’être sauve. Il y avait à Médine des ennemis païens qui rejetaient l’islam et s’indignaient du pouvoir de Muhammad (sur lui la paix) et de ses adeptes qu’ils considéraient comme des intrus. Mais, une menace encore plus grave allait peser sur eux : celle des Mecquois qui, sous Abou Soufiane, décidèrent de se venger de l’humiliation subie à Badr en anéantissant la communauté musulmane. En 625 de notre ère, à Ohod, les Mecquois et les musulmans s’affrontèrent. Bien que les musulmans se soient bien défendus au départ, les Mecquois prirent le dessus et les vainquirent.
La bataille du fossé
La bataille du fossé fut un tournant décisif. Une armée forte de quelque 10 000 hommes, sous le commandement d’Abou Soufiane, s’avança vers Médine, déterminée à mettre fin à l’islam et à son prophète (sur lui la paix). Muhammad (sur lui la paix), qui disposait de 3 000 hommes seulement, donna ordre de creuser un fossé défensif. Il prit lui-même part à ce travail ardu. Le fossé rendit la cavalerie mecquoise inutile, ce qui jeta la confusion parmi les rangs mecquois. Ceci, allié à la détermination stoïque des musulmans de défendre leur foi, leur prophète (sur lui la paix) et leur ville, conféra à Muhammad (sur lui la paix) une magnifique victoire. Un prophète du Dieu unique, capable d’écraser une armée importante soutenue par tout un panthéon de dieux, était un chef méritant le respect, même, et peut-être tout particulièrement, celui de ses ennemis.
La prise de La Mecque
En 628, Muhammad (sur lui la paix) entreprit une mission audacieuse, mais dangereuse. Il annonça qu’il partait en pèlerinage à La Mecque. Comme il était interdit aux pèlerins de venir armés à La Mecque, Muhammad (sur lui la paix) proposa de se rendre à pied, non armé, au cœur du bastion de ses ennemis acharnés. Plus d’un millier de ses disciples décidèrent de le suivre. Les Mecquois n’étaient pas encore prêts à céder au prophète de l’islam (sur lui la paix), mais ils savaient toutefois qu’ils devaient arriver à un arrangement avec lui. À la ville limitrophe d’Hudaibiya, les Mecquois refusèrent d’autoriser les musulmans à terminer leur pèlerinage, mais ils acceptèrent de mettre fin à toutes les hostilités entre musulmans et Mecquois et qu’il soit permis aux musulmans d’accomplir un pèlerinage complet l’année suivante.
Deux ans plus tard, les Mecquois manquèrent à leur engagement. Le prophète (sur lui la paix), encore plus puissant après les conversions à l’islam au lendemain de l’accord d’Hudaibiya, avança vers La Mecque à la tête d’une armée de 10 000 adeptes. La ville se rendit sans combattre, et Muhammad (sur lui la paix) s’empara de La Mecque, comme il le souhaitait, sans verser de sang. Il détruisit les idoles qui l’offensaient tant et consacra la Kaaba au Dieu unique. Il adapta les rites païens de pèlerinage en les rattachant à l’histoire d’Abraham, de Hajar (la femme d’Abraham) et du fils aîné d’Abraham, Ismaël (sur lui la paix).
La mort du prophète
Muhammad (sur lui la paix) mourut en 632 de notre ère. Il avait fondé une nouvelle religion mondiale et avait également présenté au monde un concept : la Oumma (ou communauté), qui défendait la justice sociale, la compassion et la tolérance. À partir des factions des tribus sans cesse en conflit de la péninsule arabique, Muhammad (sur lui la paix) avait, avec l’aide de Dieu, forgé une puissance cohérente capable de s’étendre de la péninsule arabique aux autres pays du monde.

L’expansion de l’islam
Abou Bakr succéda au prophète (sur lui la paix) et, durant la courte période où il fut calife, acheva l’unification des Arabes de la péninsule. Sous le commandement du second calife, Omar bin al-Khattab, les Arabes, maintenant unifiés et représentant une force aguerrie redoutable, avancèrent vers le nord en Irak et en Syrie, et vers l’ouest en Égypte. En 636 de notre ère, à la bataille de Yarmouk, les musulmans écrasèrent l’armée byzantine et prirent le contrôle de la Palestine. Le destin de l’empire perse sassanide fut déterminé en 637 de notre ère, à la bataille de Qadisiyyah, où une autre victoire musulmane conduisit à la prise de Ctésiphon, la capitale sassanide. De 639 à 641, la domination musulmane s’étendit à l’Égypte. En 641 de notre ère, l’empire musulman couvrait la totalité de la péninsule arabique, la Syrie, la Palestine et l’Égypte. Les armées musulmanes avancèrent ensuite le long de la côte nord de l’Afrique. En 642, le commandant musulman Amr bin al-As conquit la Cyrénaïque. À la fin de la décennie, les musulmans contrôlaient toute la Libye. En 670, les musulmans s’emparèrent de la Tunisie, prenant finalement Carthage en 693. En 710, les musulmans avaient atteint le Maroc. Deux ans plus tard, l’armée musulmane victorieuse traversa la Méditerranée pour atteindre l’Espagne et, en trois ans, les écritures musulmanes s’étaient répandues dans toute l’Espagne, à l’exception de la région montagneuse au nord.
En cent ans, les musulmans, partis d’un petit groupe de disciples zélés du prophète (sur lui la paix), étaient devenus les maîtres d’un vaste empire qui s’étendait de l’Atlantique à l’ouest, à l’Himalaya à l’est.

Mohammed, le sceau des prophètes

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